Loir-et-Cher : le groupe Éclair sillonne la campagne en Val de Cher Controis

Article de la Nouvelle République datant du 04/04/2022

La structure associative d’insertion blésoise lance son « Servibus » qui va parcourir le Val de Cher-Controis pour aller au-devant des publics invisibles.

Après sa création dans les quartiers prioritaires de Romorantin et Blois, le groupe Éclair s’étend désormais aux zones rurales avec son « Servibus ». Avec pour buts d’aller au-devant d’un public en panne d’emploi en Val de Cher-Controis, de ramener du service à la personne sur le territoire et de proposer un accès à Internet.
Ce projet a pu voir le jour dans le cadre du plan France Relance, qui a permis à Éclair de décrocher une aide financière à hauteur de 58 % de ses investissements. « Nous avons acheté un camping-car qu’on a réaménagé en “ Servibus ”, des vélos à assistance électrique pour faciliter l’emploi des salariés et deux triporteurs visant à transporter du matériel pour un coût total de près de 70.000 € », annonce Christophe Carrère, directeur du groupe Éclair. Le « Servibus », conduit par Jérôme Meyer, salarié permanent chez Éclair, est entré en action vendredi 2 juin avec une première apparition sur le marché de Montrichard. Il parcourra ensuite les autres communes du Val de Cher Controis en s’appuyant sur les maisons France services, les Missions locales, Pôle emploi, les Maisons de cohésion sociale…
En 35 ans d’existence, Éclair a su évoluer. Son entité d’origine, la structure associative d’insertion par activité économique, recrute des demandeurs d’emploi de longue durée et des bénéficiaires des minima sociaux de tout le département à qui un contrat de travail (d’une heure à un temps plein) est proposé pour des missions de service à la personne, aux collectivités et aux entreprises. « L’entité s’est créée autour d’une seule activité, le repassage réalisé par des femmes. Nous avons voulu changer un peu d’image en étendant notre palette de métiers », concède le directeur.

« Nos salariés en insertion ne peuvent pas rester plus de deux ans »

À ce jour, le groupe compte 180 salariés en insertion : 30 % sont des hommes et la moyenne d’âge est de 42 ans. « Chaque année, une cinquantaine de salariés quittent la structure dont 80 % vont vers un emploi durable, indique Christophe Carrère. Nos salariés ne peuvent pas rester plus de deux ans chez Éclair. Parallèlement à leur contrat de travail, ils élaborent leur projet professionnel. Des conseillers en insertion les aident à y voir plus clair en matière de formations et de débouchés localement afin de les rendre autonomes dans leur recherche d’emploi. La pandémie nous a ramené des jeunes qui ont abandonné leurs études ou qui ont opté pour une reconversion professionnelle. »
Pour compléter, le groupe a créé une entreprise en 2014, baptisée Ethic Éclair et spécialisée dans le nettoyage sans eau de véhicules et de mobilier urbain. Celle-ci permet aux salariés de l’association de découvrir la réalité du monde du travail.
Le chiffre d’affaires de l’association qui compte huit salariés permanents est proche du million d’euros, tandis que celui de l’entreprise Ethic Éclair est de 40.000 €. La structure se félicite de s’autofinancer presque complètement, mais n’oublie pas de mentionner les 7 % de son budget provenant de financements publics.